Casus Belli - le fan

White Dwarf n°3 fr : avril - mai 1993

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Avril 93. Des presses de l'imprimerie Grenier à Gentilly sortait un magazine devant lequel j'allais rêver pendant longtemps.

 

Souvenait vous : depuis un peu plus de 2 ans, période où Milton Bradley avait commencé à sortir ses adaptations de jeux en français, j'étais devenu fan des petites figurines fantastiques des jeux conçus par Games Workshop. D'abord Heroquest (et notamment ses guerriers du chaos), puis Space Crusades (jeu dont je parle plus longuement ici, mais ai je précisé que j'aimais particulièrement ses marines du chaos ?) et enfin pour Noël 92, Seigneurs de Guerre (avec des tas de figurines cool, dont évidemment ses [guerriers du chaos]. Malheureusement la pléthore de figurines avait eu comme effet sur me les faire peindre un peu trop vite et à l'épaisse énamel, ce qui avait gâché les détails déjà bien malmenés par le procédé de fabrication plastique de MB pas génial pour ce jeu) ! Je vous glisse d'ailleurs une petite  vidéo promotionnelle en passant, où vous verrez à la 7ème seconde un lancer de dé comme malheureusement on en voit pas assez.

 

Bref, en 93, toujours dans la maison de la presse où j'avais découvert Casus Belli, je découvris aux alentours de l'anniversaire de mes 12 ans ce splendide magazine. Je loue ici particulièrement la libraire, à qui je rendrais hommage sans doute un jour, car contrairement à un usage que l'on rencontre encore parfois chez certains de ses congénères, elle ne rangeait pas ces magazines avec la presse pornographique (ce qui, par honte, nécessitait toujours des précautions lorsque je les feuilletait pour ne pas être regardé par d'autres clients comme un pervers sexuel) ni avec les bandes dessinées pour enfant type mickey (ce qui également par honte m'aurait permis d'être taxé d'adolescent attardé, ce que je redoutais particulièrement), mais sur une étagère vraisemblablement près de la presse informatique.

 

Bref, je découvris donc White Dwarf, qui allait entrer dans le panthéon des magazines les plus géniaux de ma jeunesse avec Casus Belli et Dragon Magazine. La couverture particulièrement excitante, représentait des Space Marines, aussi fis je rapidement le lien avec ma passion des figurines...

 

Avec White Dwarf, je découvrais en effet le "hobby". Il faut dire que les jeux de MB, notamment et surtout Space Crusade, étaient excellentissimes pour un jeune garçon : plein de riches histoires et l'impression de partir dans une nouvelle aventure pleine d'exploration à chaque partie, mais aussi plein d'opportunité ludiques avec leurs combinaisons de cartes, de mouvements tactiques et de lancers de dés hasardeux et héroïques en cours de partie, et un univers fantastique, à mi chemin entre la science fiction et la fantasy, deux thèmes à la mode dans les dessins animés à l'époque (je pense à Gi Joe et Musclor qui ont vraiment marqué mon enfance)... Cependant, malgré leurs extensions, ces jeux auraient sans doute fini par épuiser leur attractivité avec le temps. En effet, du contenu supplémentaire pour ces jeux n'était pas distribué, ou mal, tout au moins pas dans une petite ville de province comme Amiens (je n'ai trouvé l'extension pour Space Crusade l'Attaque des Eldars, par exemple, que dans un magasin de jeux de stratégie à Grenoble, et ma première boite de figurine Games Workshop me fut ramenée d'Angleterre par ma soeur qui y travaillait et y perfectionnait sa langue. Il s'agissait des légendaires Space Marines de la boite RTB01). La parution de White Dwarf m'ouvrit donc une fenêtre sur l'espoir d'une extension de cet univers... Car contrairement aux jeux de rôle, les jeux de Games Workshop ne vendaient pas que des histoires et du rêve, mais en plus un support physique somptueux (figurines surtout, mais aussi illustrations) sur lequel mon imaginaire pouvait s'appuyer, avec ce côté jouet plaisant au sortir de l'enfance.

 

Plusieurs choses provoquèrent un déclic dans ce numéro que j'ai considérablement compulsé (d'ailleurs, j'en ai réparé la couverture à une époque avec du ruban de masquage que j'avais dû récupérer dans l'atelier de mon père, et qui avait dû aussi servir à faire des maquettes d'arbres...).

 

D'abord, il y a dans ce numéro un incroyable rapport de bataille pour Warhammer entre humains et orques "la bataille d'Osterwald". Je dis incroyable, car il représente pour moi la quintessence du rapport de bataille pour warhammer : un vrai récit (le rapport est le compte rendu de la bataille décisive par laquelle un chef orque, Azhag le massacreur, sous l'emprise d'une maléfique couronne magique, est battu par une armée venue de tout l'empire menée par le général Otto Blucher), de magnifiques figurines (les chevaliers panthères, les gobelins de la nuit et leurs fanatiques, mais les deux armées sont globalement pleines de couleur et fantastiques), des armes et des unités baroques et originales (le tank à vapeur et le chariot de guerre et son équipage, le canon à répétition, le théogoniste sur son autel, les plongeurs de la mort, conducteurs de squigs, gobelins des forêts et trolls), des choix tactiques dans la sélection des armées et la conclusion de la bataille bien décrits par les deux rédacteurs (Jervis Johnson (bonne tête hein ?) et Robin Dews, qui était à l'époque le rédacteur en chef du magazine), mais un coeur de rapport qui fait la part belle à une véritable narration de l'affrontement (ainsi, on lit "Le sorcier améthyste tenta de riposter en jetant sur la chamane le sort appelé l'Etrangleur, mais, dans sa furie, il mésestima la distance et son sort se dissipa avant d'atteindre le gobelin triomphant." et pas "Je lançais le sort l'Etrangleur avec mon sorcier améthyste sur le chamane gobelin, mais la cible se trouvait à 16 ps. La portée maximum du sort étant de 15 ps, le sort échoua donc." formule, que l'on trouve malheureusement souvent dans des rapports de bataille plus récents... Je relis aujourd'hui ce rapport de bataille, et il me passionne presque toujours autant.

 

Le magazine comportait également plusieurs pages Eavy Metal, notamment l'une relative aux orques sauvages, des figurines vraiment sympathiques vêtus de peaux de bêtes et tatoués, et sur lesquelles je garde un petit faible sans en avoir jamais possédé, et l'autre à des serviteurs et à un prêtre de fer Space Wolf et à une escouade tactique de Blood Angels, qui donnaient envie de s'en procurer. Et puis, comme c'était une petite tradition dans le magazine, une page était consacrée à la collection personnelle d'un peintre de leur studio, Stuart Thomas, qui a un blog. Peut être je vous ferais un petit topo sur lui dans un prochain post.

 

Un autre gros morceau du magazine était constitué par les Hauts Elfes. A l'époque, l'édition de warhammer qui paraissait en français était fournie avec cette armée (et des gobelins). Les joueurs pouvaient donc la compléter avec des unités spéciales présentées dans ces pages, mais aussi avec un char de guerre, un griffon de combat (dont le montage et la peinture sont expliqués dans ces pages par Mike McVey). Et ce White Dwarf comportait aussi une nouvelle de Bill King sur le héros légendaire Eltharion. Il y est compté le débarquement de Grom la pense, le chef de guerre gobelin, sur Ulthuan, l'île où vivent les hauts elfes, et comment sa conquête sanglante fut stoppée par Eltharion, le fils d'un seigneur elfe, Moranion, cloué vivant au char de Grom après la conquête de sa cité. La nouvelle comporte quelques morceaux de bravoure, et à elle seule, elle me fait définitivement respecter Bill King (qui de ce que j'ai lu a écrit quelques ouvrages de commande de nettement moins bonne qualité). Ainsi : "Dans le village de Kasselorne, un elfe mourant révéla l'existence de Tor Yvresse, jurant que le gouverneur de la cité mettrait un terme à tout cela. Grom rit et annonça qu'il mangerait le coeur du gouverneur."

 

A relire ce magazine 20 ans après, je comprend pourquoi mon émotion est intacte lorsque je le compulse... Voilà donc comment White Dwarf devint l'un de mes magazines favori, et comment ce numéro 3 se retrouva balloté pendant des années pendant bien des vacances et des week end.

 

Pour le principe, je vous mets un petit lien vers le sommaire et l'ours de ce magazine. Curieusement, celui ci ne fait pas cas du nom des rédacteurs anglais du magazine.

 

Ah, oui, j'allais oublier : l'un des thèmes de magazine était aussi la sortie de Space Marine, un jeu à l'échelle 6 mm relatant des affrontements entre armées. Jetez un coup d'oeil sur ce 4ème de couverture, qui a malheureusement un peu souffert. Ca fait rêver, non ?



04/05/2014
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